Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L’ampleur du ciel, l’architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l’âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n’a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s’enrichir.
Charles Baudelaire, Le spleen de Paris, 1869
Tableau:
Claude Monet, Soleil levant, 1872
J'ai choisi ce tableau car il est sur le thème du port, des bateaux et de la mer. Je trouve qu'il complète bien le poème parce qu'il reflète une certaine mélancolie mais également, a travers le soleil, on retrouve les éléments positifs que décrit Charles Baudelaire dans son poème.
En résumé il associe le "spleen" et le réconfort comme ce texte.
chloé hugon