Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

baudelairedutemps.overblog.com

baudelairedutemps.overblog.com

des critiques et des créations littéraires d'élèves


Une bataille contre la fin du monde

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 12 Novembre 2018, 10:45am

Une bataille contre la fin du monde

                           Une œuvre fictive, qui résume apocalypse et abandon, malheur et famine, pleurs et peurs, combat et survie. "La route" c'est un père et un fils, dans la misère d'un monde effondré. Ils sont seuls face à eux-mêmes, chacun est tout l'univers de l'autre. Ils n'ont plus rien, seulement un caddie qu'ils poussent au jour le jour, tentant en vain de survivre et de s'accrocher à leur seul but: aller le plus au sud, à la mer, pour essayer de trouver le peu de chaleur et de vie encore présentent dans ce cauchemar. Mais pourquoi continuer à avancer sur une route remplie de désespoir et de peine? Peut-on réparer un monde cassé? Finalement à quoi s'accrocher? Et pourquoi survivre?

                        Le roman de Corman McCarthy "The road", traduit par François Hirsch, est l'une des nombreuses œuvre de cet écrivain américain, né le 20 juillet 1933. Il est romancier et dramaturge, et son genre se penche vers le western, le southern gothic et le post apocalyptique.

                         Son roman "La route", résume la bataille d'un homme et d'un garçon face à un monde s'écroulant de jours en jours, un monde réduit en cendres. On les voit vagabonder sur les routes, dans les forêts, les montagnes, en essayant de vaincre le temps perdu et le temps qui passe. Tout au long de leur voyage, on les voit garder une part d'humanité, d'amour et de bonté. Dans les quelques flashback du père, on fait des allers-retours du présent au passé où tout allait bien et tout était paisible. Pourtant l'homme a des souvenirs douloureux, d'une femme partie en les abandonnant. Mais, pour eux, hors de questions, il faut lutter, quoi qu'il arrive. Car l'enfant est la parole, il est l'espoir, le dernier éclat de lumière, il se construit son monde à lui, ses valeurs, ses idées. L'homme lui, est le guide de ce long et dur périple, son amour pour son enfant est tellement incommensurable que nul ni personne ne peut en douter. L'homme porte l'enfant et l'enfant porte l'homme, ils se soutiennent et essaient de garder espoir ensemble du début jusqu'à la fin. Dans "La route" on y voit morts, barbarie, meurtres, cannibalisme, maladies. Une ambiance noire et lugubre tel ce monde éteint. Leur chemin est rempli de doutes, de tristesse, de crises, de personnes affamées, de groupes, plus ou moins "gentils" ou "méchants" comme dit le père à son fils. Ils fouillent de vieilles maisons abandonnées ayant l'espoir de trouver des biens. Quelques fois, la chance leur sourit, ce qui est devenu rare dans le monde où ils vivent. "La route", c'est un long parcours à travers un nouveau monde, ou tout au contraire un parcours à travers la fin du monde. C'est des répétitions quotidiennes et monotones qui pourraient tout aussi être les nôtres, si on y rajoutait vie en société. C'est une longue route à travers nous-mêmes, qui est profonde et douloureuse et qui nous amène à réfléchir sur le monde d'aujourd'hui, sur le monde futur et sur notre personne. C'est une route déchirante et enrichissante au niveau des émotions, mais aussi au niveau de l'adaptation de l'homme dans n'importe quelle situation, qui montre que, dans la société d'aujourd'hui, on vit avec tout à porté de main, alors que ces deux personnages nous prouvent que l'on peut se contenter de peu pour vivre. Nous, humains aujourd'hui, nous avons besoin d'une société moderne et civilisée alors qu'eux, tout ce qui les fait encore se sentir humains, c'est le lien que le père et le fils entretiennent ensemble.

                       Or, malgré ce lien et cet amour immense, les deux protagonistes ont peu de dialogues ou du moins des dialogues peu construits, réduits à l'essentiel, ce qui peut être quelque peu frustrant durant la lecture:

   «On ne pouvait rien faire. Rien.

   Le petit ne répondait pas.

   Il va mourir. On ne peut pas partager ce qu'on a sinon on va mourir aussi.

   Je sais.

   Alors qu'en vas-tu te remettre à me parler?

   Je parle là.

   Tu es sûr?

   Oui.

   D'accord.

   D'accord.» (p.50)

                  De même, la narration n'est pas extrêmement construite, elle est même quelque peu minimaliste; sans chapitre juste des paragraphes brefs structurés et coupés très rapidement. Elle est faite seulement de description, très répétitive, qui enlève toute l'action et le suspens d'une histoire qui finalement tient debout, qui a une bonne base et un bon scénario. On en devine presque la fin et la plupart du temps on manque de surprise, même durant les scènes comprenant du mouvement, et c'est décevant. De plus, durant toute la lecture, on n'apprend pas grand chose sur les personnages, ils ont des étiquettes collées, tel "L'homme" et "Le petit", on n'a pas de ressentis psychologique ou émotionnels et très peu de description physique. Si l'auteur prend la peine de décrire la plupart des endroits dans l'histoire, pourquoi ne même pas prendre la peine de décrire le principal, les personnages? Est-ce un choix?

    «L'homme descendit à sa rencontre et l'enveloppa grelottant dans la couverture et le serra contre lui jusqu'à ce qu'il ai repris son souffle. Mais quand il le regarda le petit pleurait.» (p.188)

                      Pourtant, malgré les manques de précisions sur les personnages ou le surplus de description, quelque chose nous retient et nous fait rester jusqu'à la fin du livre. L'envie d'en savoir plus, sur la cause de cette apocalypse, sur les personnages en l'occurrence, ou sur l'avenir de l'homme et du petit. Quel est le destin qui leur est réservé? Vont-ils mourir ou survivre? Vont-ils lutter ou abandonner? Tout cela reste un mystère même si la fin est déjà quelque peu devinée. On reste toujours bouche bée devant l'écriture froide et cruelle de Corman McCarthy qui nous serre le cœur et nous fait ressentir et apprendre de belles choses. En soi même si ce roman manque d'éléments, si on arrive à donner du caractère à notre lecture, on peut arriver à l'apprécier et à pénétrer dans le monde de Corman McCarthy.

DUPLOUY Léa

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents