Adolescence : en quête d'identité

Un roman qui vous emmène dans une adolescence tiraillée entre poids du passé et envie d’avenir.

Anne Castries, ancienne bibliothécaire à Paris, née à Courbevoie, a vécu son enfance vers Montpellier, elle raconte son adolescence dans son livre autobiographique,  Une adolescence douce-amère  paru en 2003, collection confessions aux Editions de la Martinière Jeunesse, une collection où de grands auteurs de littérature jeunesse, parlent avec sincérité de leur propre adolescence et nous ouvrent la porte sur les grandes questions de la vie. Dans ce livre, nous suivons, Anne Castries, 13 ans, en pleine adolescence, en quête d’identité. Elle se sent différente d’une famille qui ne cherche pas à la comprendre, qui ne l’aime pas et ne veut pas l’aimer. Perdue et coupée des personnes qui comptent pour elle, elle cherchera à retrouver son passé pour mieux se trouver. Très peu d’éléments nous permettent de dater l’époque à laquelle se déroule le récit. Il n’y pas d’allusion à des évènements extérieurs, politiques ou économiques. Toutefois les prénoms des personnages, les séries télévisées, les styles vestimentaires, le mode d’éducation scolaire et familiale, nous laissent penser que l’adolescence d’Anne Castries se déroule dans les années 70. Elle vécut une adolescence faite de mensonges et de reproches mais décideras de n’en vouloir à personne et de ne compter que sur elle-même. Au milieu d’une période où les femmes ne sont presque rien ou seulement des ustensiles de tâches ménagères, Anne Castries se révolte et nous montre toutes les injustices faites à la femme et comment elle verrait le monde. Elle s’investies ainsi énormément dans son accomplissement scolaire, consciente que c’est par le travail qu’elle pourra être celle qu’elle souhaite être. On peut alors penser à la place de l’éducation des filles dans le monde. Ce roman autobiographique  est construit sous la forme de nombreux chapitres, racontant chacun un souvenir marquant de son enfance.

Ce roman fait réfléchir, relativisé sur ce qu’on a, ce qu’on vit. C’est un des nombreux livres qui parlent du mal-être de certains adolescents et de la difficulté de savoir qui on est et qui l’on voudrait être.  Ce roman est facile à lire : nous avons l’impression de consulté son journal intime. Elle nous dévoile tous les non-dits de sa vie et nous entraîne avec elle dans sa quête d’identité. Même si on ne se retrouve pas forcément dans ce livre, (si comme nous vous avez eu une enfance plutôt heureuse), c’est un roman qui fait voyager dans ses idées. Ce qui est bien dans l’autobiographie, c’est que l’on se retrouve dans un roman vrai et sincère, et on sait donc ce qu’il lui est fatalement arrivé. Son récit nous happe et nous donne envie de continuer à la suivre. Le fait qu’elle nous raconte cette histoire à la première personne fait encore plus ressentir ce qu’elle a vécu. Nous nous mettons dans sa peau tout du long et ressentons vraiment beaucoup d’émotions. La narratrice a fait le choix d’une évocation de ses souvenirs d’une manière non chronologique. Cette méthode peut donner une impression de confusion, mais est essentielle pour maintenir le suspens de l’origine de son mal-être.

Ce roman est conseillé aux adolescents et aux adultes voulant revivre leur adolescence. Prévoyez 2h de votre temps, car une fois commencé, vous ne pourrez plus le lâcher.

MONFORT Ninon 2nd6