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des critiques et des créations littéraires d'élèves


Rendez-vous dans une auberge

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 13 Avril 2017, 11:19am

 Au café( 1910) Jean Béraud, 60.9x78.7 cm, collection privée

Au café( 1910) Jean Béraud, 60.9x78.7 cm, collection privée

« — Si tu veux, quand nous nous serons bien aimés, tu m’emmèneras dîner quelque part. Je me suis faite libre.

On était justement au commencement du mois, et bien que son traitement fût escompté longtemps d’avance, et qu’il vécût au jour le jour d’argent cueilli de tous les côtés, Duroy se trouvait par hasard en fonds ; et il fut content d’avoir l’occasion de dépenser quelque chose pour elle.

Il répondit :

Mais oui, ma chérie, où tu voudras.

Ils partirent donc vers sept heures et gagnèrent le boulevard extérieur. Elle s’appuyait fortement sur lui et lui disait, dans l’oreille :

Si tu savais comme je suis contente de sortir à ton bras, comme j’aime te sentir contre moi !

Il demanda :

Veux-tu aller chez le père Lathuille ?

Elle répondit :

Oh ! non, c’est trop chic. Je voudrais quelque chose de drôle, de commun, comme un restaurant, où vont les employés et les ouvrières ; j’adore les parties dans les guinguettes ! Oh ! si nous avions pu aller à la campagne !

Comme il ne connaissait rien en ce genre dans le quartier, ils errèrent le long du boulevard, et ils finirent par entrer chez un marchand de vin qui donnait à manger dans une salle à part.

L’entrée de Clotilde fit sensation par l’élégance de sa toilette.

Mme de Marelle murmura : « C’est très gentil ! Nous serons très bien ; une autre fois, je m’habillerai en ouvrière. » Et elle s’assit sans embarras et sans dégoût en face de la table de bois vernie par la graisse des nourritures, lavée par les boissons répandues et torchée d’un coup de serviette par le garçon. Duroy, un peu gêné, un peu honteux, cherchait une patère pour y pendre son haut chapeau. N’en trouvant point, il le déposa sur une chaise.

Ils mangèrent un ragoût de mouton, une tranche de gigot et une salade. Clotilde répétait :

Moi, j’adore ça. J’ai des goûts canailles. Je m’amuse mieux ici qu’au Café Anglais. Puis elle dit : Si tu veux me faire tout à fait plaisir, tu me mèneras dans un bastringue. J’en connais un très drôle près d’ici qu’on appelle La Reine Blanche.

Duroy, surpris, demanda :

Qui est-ce qui t’a menée là ?

Il la regardait et il la vit rougir, un peu troublée, comme si cette question brusque eût éveillé en elle un souvenir délicat."

Cette image nous fait penser à un passage de Bel-Ami ayant un rapport avec la relation entre Georges Duroy et Clotilde de Marelle, lors de leur « idylle » vers la fin de la première partie du roman. En effet, sur la peinture de Jean Béraud, on voit un couple attablé dans une auberge. La femme, supposée être Clotilde, a un petit air enfantin, comme elle nous en donne l’effet dans le livre et elle a une toilette assez belle. Nous pouvons voir aussi que l’homme, censé être Georges, ne semble pas très richement habillé, comme il est représenté dans le livre dans ce moment de sa vie. Il porte également un chapeau, comme c’est indiqué dans le roman de MAUPASSANT. De plus, le lieu dans lequel ils se trouvent ne semble pas très riche, ce qui est aussi le cas dans le passage du livre. Duroy a aussi l’air sérieux et Mme de Marelle semble heureuse, comme indiqué au début de l’extrait.

Téa Clavelier et Cléa Tassan 2nde 7

 

D'autres tableaux de Jean Béraud sont semblables au précédent et montre un couple dans un restaurant
D'autres tableaux de Jean Béraud sont semblables au précédent et montre un couple dans un restaurant

D'autres tableaux de Jean Béraud sont semblables au précédent et montre un couple dans un restaurant

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