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des critiques et des créations littéraires d'élèves


Un duel de fous !

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 11 Avril 2017, 19:56pm

 

 
  

 

 

 

 

 

Jean Béraud – Les fous (1885)

 

 " Il le vit très bien, mais il ne pensait à rien qu’à ceci : « Quand on commandera feu, j’élèverai le bras et je tirerai. » Une voix résonna dans le grand silence de l’espace, une voix qui semblait venir de très loin, et elle demanda :

— Êtes-vous prêts, messieurs ?

Georges cria :

— Oui.

Alors la même voix ordonna :

— Feu !

Il n’écouta rien de plus, il ne s’aperçut de rien, il ne se rendit compte de rien, il sentit seulement qu’il levait le bras en appuyant de toute sa force sur la gâchette.

Et il n’entendit rien.

Mais il vit aussitôt un peu de fumée au bout du canon de son pistolet ; et comme l’homme en face de lui demeurait toujours debout, dans la même posture également, il aperçut aussi un autre petit nuage blanc qui s’envolait au-dessus de la tête de son adversaire.

Ils avaient tiré tous les deux.

C’était fini.

Ses témoins et le médecin le touchaient, le palpaient, déboutonnaient ses vêtements en demandant avec anxiété :

— Vous n’êtes pas blessé ?

Il répondit au hasard :

— Non, je ne crois pas.

Langremont d’ailleurs demeurait aussi intact que son ennemi, et Jacques Rival murmura d’un ton mécontent :

— Avec ce sacré pistolet, c’est toujours comme ça, on se rate ou on se tue. Quel sale instrument !

Duroy ne bougeait point, paralysé de surprise et de joie : « C’était fini ! » Il fallut lui enlever son arme qu’il tenait toujours serrée dans sa main. Il lui semblait maintenant qu’il se serait battu contre l’univers entier. C’était fini. Quel bonheur ! il se sentait brave tout à coup à provoquer n’importe qui. "

 

 

Nous avons choisi de mettre en lien cette œuvre de Jean Béraud avec un passage de Bel-Ami, un roman de Maupassant, car tous deux ont représenté la vie parisienne de la fin du XIXème siècle.

En effet, ce tableau nous donne à voir deux hommes à terre, ainsi qu’un autre, debout, les observant bras croisés. La scène se déroule dans un parc et il y a donc plusieurs témoins : certains semblent choqués et d’autres continuent leur promenade.

C’est pourquoi nous pouvons identifier cette situation au duel au pistolet entre Georges Duroy et Louis Langremont. On peut alors penser que Duroy est l’homme à genoux et que Langremont est celui allongé par terre. L’individu debout serait la voix ayant annoncé le droit de tirer et celui se tenant contre l’arbre pourrait représenter Jacques Rival. Enfin, il y a bien des gens qui observent cet affrontement, ce sont les témoins.

 

 

LAURENT Ombeline et BONANSÉA Marie

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