Enfin de quoi vous changer de Trône de Fer en nageant dans le monde des assassins !!!

      Depuis plusieurs années, le médiéval fantastique est sur le devant de la scène avec l’adaptation télévisuelle de Trône de fer. Pourtant, une autre œuvre majeure précède cette épopée : L’assassin Royal de Robin Hobb, avec pour ce qui nous intéresse, le premier volume de cette saga, L’apprenti assassin. Cette histoire a été écrite en 1995, un an avant que George R. R. Martin publie Trône de fer. Celui-ci dit d’ailleurs « Les romans de Robin Hobb sont des diamants dans un océan de zircon. » L’apprenti assassin est le premier volume de la première trilogie L’assassin royal. L’auteure américaine a complété son univers avec deux autres trilogies concernant Fitz, mais également deux cycles dépendants du même univers, La cité des anciens et Les aventuriers de la mer

    Cette histoire de famille extraordinaire commence par le retour du jeune bâtard du prince Chevalerie, au château de Castelcerf, capitale du royaume des Six-Duchés. On rencontre, Fitz jeune garçon timide, chétif et apeuré, se rapprochant du lieu de vie de son père sans jamais le croiser. Fitz devient garçon d’écurie, alors qu’il a du sang royal dans ses veines. Les choses se compliquent pour le jeune palefrenier quand il découvre qu’il possède la magie secrète, honteuse et surtout désapprouvée de la royauté, le Vif. Il peut communiquer avec les animaux par télépathie et ressent leurs émotions. Il cache dès lors son pouvoir.

      A travers Fitz, chacun peut se reconnaitre dans la difficulté à être soi-même. La narration est faite par le personnage principal qui raconte ses mémoires comme si c’était notre aïeul qui nous exposait notre histoire familiale. On se retrouve comme un sujet du royaume. Cette découverte de lui-même n’est que le début d’un long chemin. Il devra supporter des problèmes d’amour, des intrigues politiques et faire des choix difficiles pour sa conscience. Ce récit initiatique permet à chacun de grandir en même temps que Fitz. Les rebondissements attirent le lecteur toujours plus loin pour en savoir toujours plus sur les Six-Duchés et la vie de ce jeune homme.

    La lecture aurait pu être fastidieuse car il y a beaucoup de descriptions, mais celles-ci permettent d’entrer dans l’intimité du héros et le suspens entraîne le lecteur à travers plusieurs histoires enrichies par les personnages secondaires hauts en couleur: par exemple, Burik, le responsable des écuries imposant et bourru, une des figures paternelles du roman, qui punit et apprend la difficulté du travail à Fitz.

La vie de Fitz bascule de nouveau quand le roi l’achète pour éviter à ses ennemis de l’utiliser contre lui. Le contrat est simple: il sera éduqué, nourri et blanchi comme un prince mais, en échange, il apprendra l’art de l’assassinat. Le voilà embarqué dans les études pour être assassin royal, sous la tutelle de Umbre, bâtard et assassin lui-même. A partir de là, Fitz passera régulièrement ses soirées à apprendre les secrets des poisons et les techniques de combat. Il devra même toucher à la magie officielle, l’Art. En parallèle de l’approche du héros, le monde des Six-Duchés est détaillé, ce qui le rend réaliste malgré le côté fantastique. Le plan en début de roman, nous invite aux voyages dans ce territoire côtier et montagneux. Chaque chapitre est introduit par un paragraphe différencié par l’écriture en italique, racontant les légendes et la culture de ce pays. Par exemple, on y raconte la création de la lignée royale par «l’Outrîlien qui fit de Castelcerf le premier duché ».

Le nombre de missions compliquées de Fitz augmente avec son âge, et on découvre à quel point les Six-Duchés sont vastes et variés. L’intrigue ne fait que grandir et les problèmes de Fitz également. Il ne reste plus qu’à lire la suite des aventures du jeune assassin.

Hugo Denis