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des critiques et des créations littéraires d'élèves


L'Emblème de tout un peuple

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 19 Octobre 2017, 18:11pm

L'Emblème de tout un peuple

    Les Misérables c’est l’œuvre incontournable de la littérature Française, c’est un roman d’une qualité incontestable, c’est le chef d’œuvre de Victor Hugo !

    Les Misérables, c’est l’histoire prégnante et émouvante de ces personnages attachants, qui peuvent se trouver au bord de notre chemin. C’est ce livre populaire qui, au fil du temps, a réussi à garder sa place. C’est ce livre incroyable dont tout le monde connait le nom, même sans l’avoir lu ; ce livre qui marque, que l’on n’oublie pas facilement. Cette épopée, cette œuvre intemporelle interpelle chacun de nous et nous invite à de multiples réflexions et questionnements philosophiques. Ce n’est pas seulement une histoire, c’est une reconstitution. C’est une trace écrite de véritables problèmes sociaux du XIXème siècle, qui ne se sont pas forcément arrangés au fil des années. C'est un livre qui bouleverse la normale, qui nous fait réfléchir d'une manière différente, en nous proposant des histoires entremêlées où des personnages issus de milieux très différents vont se rencontrer et apporter chacun à leur manière un peu de bonheur dans la vie de l’autre.

    Les Misérables, sorti le 3 avril 1862 en librairie, est un succès phénoménal. Victor Hugo revient de son exil, son dernier roman remonte à 1830 c'est Notre-Dame de ParisVictor Hugo est alors un vieux monsieur aux idées claires, un homme mûr qui veut lutter contre les injustices et être libre d’écrire ce qu'il voit et ce qu’il pense juste. Il affirme ses opinons politiques et ne veut pas faire ou penser comme tout le monde s'il ne se sent pas du même avis. Par ce livre, Victor Hugo cherche à faire réagir la société en dénonçant Les Misères que subissent des personnes au quotidien. Il tient à nous faire comprendre que nous n’avons pas tous le même train de vie et qu’il ne faut pas être indifférent au sort de notre prochain.

    Dans un courant littéraire romantique, Victor Hugo nous plonge dans son histoire, nous propulse dans le temps. Tout d’un coup, nous sommes au XIXème siècle, dans la belle et grande ville de Paris, avec Mgr Bienvenu, Jean Valjean, Fantine, Cosette, Marius… Ces personnages attachants nous sont dévoilés avec un doigté extraordinaire. Nous apprenons à les connaître et nous finissons même par les aimer. Les Misérables, c’est l’histoire d’une belle jeune fille qui, repoussée par son amant, doit survivre pour son enfant qu'elle aime plus que tout. C’est la détresse d’une mère qui, perdue et sans appui, ne trouve d’autre solution que d’abandonner sa fille bien aimée à une horrible famille nommée les « Thénardier ». C’est la déchéance d’une femme qui, à cause de mauvais choix, finit par sombrer dans la folie. Les Misérables, c'est l'histoire d'un ancien forçat, condamné aux travaux forcés pour avoir voulu subvenir aux besoins de sa famille. C'est l'histoire d'un homme qui toute sa vie, sera tiraillé entre le bien et le mal. Les Misérables, c’est l’histoire d’une fillette maltraitée qui ne comprend pas ses souffrances mais qui, un jour, pourra enfin vivre dignement et trouver l’amour d’un père et peut être d’un amant.

    Les Misérables, c’est une histoire d’amour, de crime, de guerre, de politique, de religion, de diversité, d’injustices, de socialité, mais surtout d’humanité. C'est un livre avec une belle morale qui nous montre que, sans l’amour, nous ne sommes rien, car il bouleverse les lois. On peut repenser à Cosette qui, encore nourrisson, était « un des plus divins êtres qu’on pût voir » puis qui, abandonnée et haïe par sa famille d’adoption, devint une fillette « morne, et accablée ». Au fil des années, animée par l’amour de cet étranger, de ce père substitutionnel, elle finira par se transformer en une belle et heureuse demoiselle qui aimera aussi à son tour.

    Ce livre nous montre aussi que les aprioris et les rumeurs nous rendent stupides. Accueillir l’étranger, donner aux pauvres et même aux bandits, accorder notre confiance permet à des personnes d’avancer et de se reconstruire. Quel que soit le passé d'autrui, il faut savoir le respecter et accepter chaque personne à part entière. Ce livre nous demande de pardonner comme Mgr Bienvenu pardonne le vol de ses chandeliers à Jean Valjean, car il va même, dans sa bonté infinie, lui donner davantage. C’est une belle leçon de vie qui nous apprend à réfléchir. Victor Hugo pousse ses réflexions, nous expose ses points de vues et argumente de telle manière à ce que les victimes soient reconnues et que la vérité éclate. Il nous montre par ce roman l’importance qu’il porte envers la religion catholique. On ne manque pas de nous parler de Dieu ou de personnages de référence comme l’évêque Mgr Bienvenu qui est un exemple d’amour envers son prochain. C’est lui qui accueille Jean Valjean, lui, le bandit, l’ancien forçat, il lui offre l’hospitalité, ce qui, depuis sa sortie du bagne, lui était refusé. C’est bien  grâce à lui que ce personnage se sent enfin revivre et envisage de changer du tout au tout. Car, pour ce saint homme, rien n'est impossible à Dieu, et même le vaurien, l’être considéré comme moins que rien, peut accomplir de belles choses.

    Les Misérables nous montrent une facette différente du monde dans lequel nous vivons. Nous pensons parfois que personne ne peut rien arranger à notre malheur. Ce livre nous démonte cette perspective et nous fait comprendre qu’une personne peut sauver une âme, qu’une personne peut en aider une autre et que, si tout le monde faisait cela au lieu de juger, de punir, de condamner sans en avoir le pouvoir, le monde se porterait mieux. Ce n’est pas un roman où « tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes ». Non! Victor Hugo, en nous décrivant cette société, essaye de nous en dévoiler tous les aspects, qu’ils soient bons ou mauvais. Il n’essaye pas de nous cacher des choses, il expose tout et nous laisse libre de nous faire nos propres opinions. Victor Hugo est un écrivain engagé. Il ne fait pas les choses à moitié. Son roman est par ailleurs d’une extrême précision. Les éléments descriptifs sont tellement présents que cela peut nous perdre parfois. On sait qu’il a notamment recueilli de nombreuses informations historiques, comme pour la bataille de Waterloo, où il parvient à nous restituer les faits de manière à ce que nous puissions nous imaginer là-bas. Au cours de son roman, il va même jusqu’à schématiser les allées de Paris et même les petites rues, pour que nous soyons dans le contexte même des lieux. « …, il faut se figurer d’une manière exacte la ruelle Droit-Mur, en particulier l’angle qu’on laissait à gauche quand on sortait de la rue Polonceau pour entrer dans cette ruelle… », exemple tiré du livre premier.

    Les Misérables, c’est un livre où des riches se mettent dans la peau des démunis pour pouvoir les aider, financièrement et moralement. C’est un livre où des anciens forçats deviennent des saints, où des hommes se battent pour la liberté. C’est un livre qui nous montre que tout le monde a droit à une seconde chance, que rien n’est perdu et que, même au fond du gouffre, il reste une lueur d’espoir. C’est un livre qui nous montre qu’il y a toujours un remède à la souffrance et que la tristesse peut être apaisée. Victor Hugo nous laisse envisager que, malgré nos divergences, nos différences de classes sociales, de conditions de vie, de comportements, tout le monde peut s’entraider et que même les plus démunis peuvent donner, ne serait-ce qu'un sourire.

    Comme le dit si bien l’auteur :"La misère est le vêtement du genre humain; le moment serait enfin venu d'arracher cette guenille, et de remplacer, sur les membres nus de l'Homme-Peuple, la loque sinistre du passé par la grande robe pourpre de l'aurore", Victor Hugo à son éditeur Italien, dans une lettre du 18 octobre 1862.

Marguerite Maxit

 

 

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