Secret de famille ou d’histoire ?

Ce roman nous transporte de façon intermittente et de façon ingénieuse du présent au passé, par l’intermédiaire d’une histoire de famille, avec ses joies et ses secrets, mais également par des faits historique de l’époque du nazisme.

L’auteur sait formidablement nous tenir en haleine et garder sa part de mystère lorsque que le héros découvre un élément qui le fait progresser dans sa quête de vérité. Pour formuler son intrigue, il a misé sur le suspense grâce à des hyperboles ainsi qu’à de nombreuses questions interrogatives.

Valentin Musso, l’auteur du roman, est né en 1977 et est un passionné de littérature. Il en a fait son métier par la suite ; il enseigne la littérature et les langues anciennes. Il est devenu de plus en plus célèbre grâce à ses nombreuses œuvres réalisées : « La ronde des innocents » écrit en 2010,  « Le murmure de l’ogre » écrit en 2012, ou encore  « Sans faille » écrit en 2014. Cette critique se porte sur son roman « Les cendres froides » écrit en 2011.

C’est l’histoire d’Aurélien Cochet, agrégé de lettres, professeur en classes préparatoires, option cinéma audiovisuel, celui-ci vient de perdre son grand-père paternel, prénommé Abuelo, auquel il était très attaché. Aurélien va se retrouver malgré lui plongé dans le passé troublant d’Abuelo, obstétricien, héros pendant la retirada Espagnol mais singulièrement impliqué dans un lebensborn  ou plus communément ; dans une fabrique d’enfants parfaits, et ceci, dans un petit village Français de la Marne !

Il va lentement reconstituer la vie de son grand père, allant de découverte en mauvaise surprise, tout en gardant le lecteur en haleine.

Parallèlement, deux gendarmes sont chargés d’enquêter sur le meurtre d’une ancienne infirmière octogénaire retrouvée ligotée dans sa ferme isolée.

Les deux histoires vont finir par se rejoindre!

Dans ce roman, grâce à la virtuosité de l’auteur, alors qu’Aurélien découvre son grand père à travers l’enquête qu’il mène, nous plongeons nous même dans des années de souffrance endurée par les victimes du génocide nazi. L’auteur y met de nombreux détails, beaucoup de précisions, et de suspense. Qui est derrière ce numéro de téléphone ? Qui a éventré avec tant de cruauté son chat ? Qui veut intimider Aurélien et ainsi le dissuader d’aller jusqu’au bout de son enquête et pourquoi ?

Garder en mémoire cette guerre est très important car elle a été tragique et très longue pour nos soldats : il ne faut pas les oublier et leur rendre hommage. Cela nous fait également prendre conscience de ce dont l’homme a été capable pendant cette période cruelle de l’histoire mondiale.

Ce roman est une œuvre de fiction, il n’y a jamais eu de Lenesborn dans la Marne, mais il y en a eu d’autres malheureusement ; en Europe dont la France. Il est écrit à la première personne du singulier. L’auteur a utilisé des hyperboles notamment pour décrire les atrocités qu’ont fait les nazis aux juifs.

Valentin Musso, nous captive et nous fait vivre avec intérêt les recherches d’Aurélien, la connaissance du véritable passé de son grand père, mais aussi ses interrogations sur la mort prématuré de son père, dans un soit disant accident de voiture. Nous suivrons également Aurélien dans son questionnement sentimental par rapport à sa sœur, son ex-femme, son fils qui vit en Italie, tout en alternant des chapitres se déroulant en 1941, mettant en scène les différents protagonistes de ce roman.

Les secrets mis à jour changeront sa vie à jamais. C’est un puzzle de longue haleine mis en place par l’auteur, alternant récits présent et passé, révélant les pratiques de la sélection raciale durant la seconde guerre mondiale sur le sol français.

Ce roman nous fait ressentir différents sentiments. Une immense tristesse  tout d’abord, à cause du génocide et des terribles révélations, mais aussi de l’admiration pour Aurélien qui enquête minutieusement afin de découvrir la vérité.

Ce livre est à lire ; de part ce qu’il nous apprend sur la seconde guerre mondiale, mais aussi de part la virtuosité de l’auteur qui sait nous maintenir en haleine tout au long du roman tout en  menant deux récits parallèles, un au présent l’autre au passé qui ne feront plus qu’un à la fin ! Enfin, c’est avec stupeur et effroi que l’on découvre qui est l’assassin de l’ancienne infirmière mais également que cette guerre a eu des répercutions psychiques et mentales sur les générations suivantes.

Chloé Billot