Elle se leva et se mit à marcher, après avoir allumé une autre cigarette, et elle dictait, en soufflant des filets de fumée qui sortaient d'abord tout droit d'un petit trou rond au milieu de ses lèvres serrées, puis s'élargissant, s'évaporaient en laissant par places, dans l'air, des lignes grises, une sorte de brume transparente, une buée pareille à des fils d'araignée. Parfois, d'un coup de sa main ouverte, elle effaçait ces traces légères et plus persistantes ; parfois aussi elle les coupait d'un mouvement tranchant de l'index et regardait ensuite, avec une attention grave, les deux tronçons d'imperceptible vapeur disparaître lentement. Et Duroy, les yeux levés, suivait tous ses gestes, toutes ses attitudes, tous les mouvements de son corps et de son visage occupés à ce jeu vague qui ne prenait point sa pensée.
Partie I Chapitre III, Bel-ami de Maupassant
La peinture de Gustave Caillebotte " Intérieur, Femme à la fenêtre" est assimilable à la scène 3 partie 1 du livre de Maupassant "Bel-Ami".
En effet, lorsque Duroy demande de l 'aide à son ami Forestier pour rédiger son premier article, celui ci l'envoya voir sa femme car dit'il :
-" Va-t'en trouver ma femme, elle t'arrangera ton affaire aussi bien que moi."
Lorsque Duroy se trouve dans le bureau des Forestier, face à Madeleine, il fut très intimidé par sa beauté, puis se mit à examiner la pièce dans les moindres détails. Maupassant décrit la pièce de la même façon que Caillebotte peint sa toile ; une piéce spacieuse , de couleur sombre et luxueuse.
Duroy racontait ses souvenirs pendant que Madeleine ,fumant une cigarette, contemplait le paysage depuis la fenêtre de la salle. Exactement comme sur la peinture.
Chloé Billot 2nd7