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des critiques et des créations littéraires d'élèves


Quand peinture et littérature se rejoignent

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 21 Mai 2018, 18:31pm

« On le fit monter au second étage, et on l’introduisit dans un petit salon de restaurant, tendu de rouge et ouvrant sur le boulevard son unique fenêtre. Une table carrée, de quatre couverts, étalait sa nappe blanche, si luisante qu’elle semblait vernie ; et les verres, l’argenterie, le réchaud brillaient gaiement sous la flamme de douze bougies portées par deux hauts candélabres. Au dehors on apercevait une grande tache d’un vert clair que  faisaient les feuilles d’un arbre, éclairées par la lumière vive des cabinets particuliers. Duroy s’assit sur un canapé très bas, rouge comme les  tentures des murs, et dont les ressorts fatigués, s’enfonçant sous lui, lui donnèrent la sensation de tomber dans un trou. Il entendait dans toute cette vaste maison une rumeur confuse, ce bruissement des grands restaurants fait du bruit des vaisselles et des argenteries heurtées, du bruit des pas rapides des garçons  adouci par le tapis des corridors, du bruit des portes un moment ouvertes et qui laissent échapper le son des voix de tous ces étroits salons où sont enfermés des gens qui dînent. Forestier entra et lui serra la main avec une familiarité cordiale qu’il ne lui témoignait jamais dans les bureaux de La Vie Française. » ( Page 95 de « Bel Ami » de Maupassant, 1885)

 

Quand peinture et littérature se rejoignent

Peinture de Jean Béraud « Au bistrot », 1877

 

Dans ces deux créations, peinture et littérature se rejoignent car comme on peut le lire dans l’extrait du roman sélectionné et tel qu’on le voit sur cette peinture, il s’agit dans les deux cas d’une soirée entre amis dans un bistrot parisien typique du XIXème siècle. La description de l’endroit faite dans « Bel-Ami » correspond en effet assez bien au lieu représenté sur la peinture de Jean Béraud, on retrouve le canapé très bas, rouge comme les tentures des murs, la petite table carrée, mais surtout l’ambiance et l’atmosphère de ce « petit salon de restaurant » comme le décrit Maupassant. Les personnages présents sur le tableau sont également plutôt en accord avec ceux du livre, on trouve deux hommes bien vêtus, se parlant du travail peut être, cigarette à la main, détendus, profitant d’un bon moment entre amis. Seul problème, une seule femme est présente sur la peinture tandis que dans l’extrait du roman elles sont deux : Mme Marelle et Mme Forestier. Cela n’empêche pas de faire un lien entre ces deux œuvres car elles sont très cohérentes de par leur manière de représenter le bistrot parisien et l’ambiance de celui-ci. On peut de même retrouver sur la peinture le rôle de ces quatre personnages de « Bel-Ami », les hommes parlant du quotidien, du travail, de l’avenir du journal et les femmes (une seule sur le tableau) plutôt dans l’amusement, le rire, les confessions. Je trouve que nous avons ici deux créations permettant une bonne analyse et une description très riche.

Noémie SERIGNAT

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