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des critiques et des créations littéraires d'élèves


"Une soirée", chez Maupassant?

Publié par les élèves du lycée Baudelaire sur 18 Mai 2018, 12:12pm

"Une soirée", chez Maupassant?

    Jean Béraud est un peintre français du XIXème siècle. Il a peint notamment "Une soirée" en 1878 qui est une huile sur toile exposé aujourd'hui au musée d'Orsay, à Paris. Ce tableau nous montre la scène d’une fête, plutôt mondaine où les femmes sont en tenues de soirée et les hommes en costumes.

      Au chapitre cinq de la deuxième partie du roman Bel-Ami publié en 1885 et écrit par Guy de Maupassant, on trouve ce passage : « Plusieurs femmes étaient là avec leurs maris, se débarrassaient aussi de leurs fourrures. On entendait murmurer : « C'est fort beau ! fort beau ! » […] Il y avait déjà foule dans les salons. La plupart des femmes étaient en toilette de ville pour bien indiquer qu'elles venaient là comme elles allaient à toutes les expositions particulières. Celles qui comptaient rester au bal avaient les bras et la gorge nus.[ …] Cinq salons se suivaient, tendus d'étoffes précieuses, de broderies italiennes ou de tapis d'Orient de nuances et de styles différents, et portant sur leurs murailles des tableaux de maîtres anciens. […] Georges reconnaissait des gens célèbres, la duchesse de Terracine, le comte et la comtesse de Ravenel, le général prince d'Andremont, la toute belle marquise des Dunes, puis tous ceux et toutes celles qu'on voit aux premières représentations. On le saisit par le bras et une voix jeune, une voix heureuse lui murmura dans l'oreille : « Ah ! vous voilà enfin, méchant Bel-Ami. Pourquoi ne vous voit-on plus ? » C'était Suzanne Walter le regardant avec ses yeux d'émail fin, sous le nuage frisé de ses cheveux blonds. » […]

   Ces deux œuvres, l’une picturale et l’autre littéraire, réalisées toutes deux au XVIIème siècle, et seulement à quelques années d’intervalle, peuvent être mises en lien. Ce tableau est tout à fait représentatif d’un salon bourgeois de l’époque, il nous dresse le portrait d’une grande réception. Tous les invités ont une allure chique. Dans cet extrait de Bel-Ami, Maupassant nous décrit un événement qui pourrait concorder avec la peinture. On sait que dans le roman, M. Walter, étant devenu un très riche personnage décide d’organiser une grande réception où toutes les personnes connus dans la société parisienne sont conviées afin de voir sa nouvelle acquisition : un tableau d’une valeur incontestable, mais aussi à fin de présenter sa magnifique nouvelle demeure. Le tableau et le livre nous montre qu'il y a du monde dans ce salon et que les invités n'ont pas été choisis au hasard. Contenu de leurs tenues sur la peinture ou leurs noms chez Maupassant on voit tout à fait qu'ils viennent de bonnes familles. Ce qui diffère un peu entre le roman et le livre, c'est que chez Maupassant, les femmes sont "en toilette de ville" alors que sur le tableau elles sont vraiment en tenues de bal, mais ont peut interpréter les mots de l'auteur en se disant que c'est par ce qu'elle dispose d'une si grande richesse, que même leurs tenues de ville sont magnifiques. Maupassant nous dresse une liste de personnages importants que l'ont peut totalement associer aux visages présents sur le tableau. Dans  son récit il nous dit clairement qu'il y a "cinq salons qui se suivaient, tendus d'étoffes précieuses, [...]". C'est totalement ce qui est représenté sur l'œuvre de Jean Béraud, ont voit très clairement au fond du salon, cinq ouvertures qui peuvent être les entrés des cinq salons. Effectivement ce n'est pas n'importe quelles étoffes qui les recouvrent, elles ont l'air d'être de très bonne qualité. On aperçoit, toujours à l'arrière plan de la peinture, des tableaux, qui de loin ont l'air d'avoir un fond bleu, accrochés aux murs et qui peuvent être ceux "de maîtres anciens" comme nous le dit Maupassant. Ce qui reste le plus frappant dans la ressemblance de ces deux œuvres, c'est que sur le fond, un peu à gauche, une femme blonde, au bras d'un homme, un aborde un autre. Maupassant, lui aussi, nous décrit ce moment: lorsque Suzanne Walter intercepte Georges Duroy afin de lui demander pourquoi elle ne le voit plus. Il ne manque pas de nous décrire encore une fois sa chevelure blonde et bouclé comparable à celle de la femme représenté sur le tableau...

   Voilà beaucoup d'éléments qui nous pose question... Maupassant et Jean Béraud ce serait-ils inspirés l'un de l'autre? Ou est-ce que toutes ces coïncidences ne sont purement et seulement que le fruit du hasard?

Marguerite Maxit

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