"Une soirée"

Chapitre 2 de Bel Ami, Maupassant 

« Elle était vêtue d’une robe de cachemire bleu pâle qui dessinait bien sa taille souple et sa poitrine grasse. La chair des bras et de la gorge sortait d’une mousse de dentelle blanche dont étaient garnis le corsage et les courtes manches ; et les cheveux relevés au sommet de la tête, frisant un peu sur la nuque, faisaient un léger nuage de duvet blond au-dessus du cou. »

[…]

« M. Walter, député, financier, homme d’argent et d’affaires, juif et méridional, directeur de La Vie Française, et sa femme, née Basile-Ravalau, fille du banquier de ce nom. »

[…]

« Le domestique cria : « Madame est servie ! » Et on passa dans la salle à manger. Duroy se trouvait placé entre Mme de Marelle et sa fille. Il se sentait de nouveau gêné, ayant peur de commettre quelque erreur dans le maniement conventionnel de la fourchette, de la cuiller ou des verres. »

Ce tableau de Jean Béraud, Une soirée, peint en 1878, me fait penser au premier dîner auquel assiste Georges Duroy et qui a une importance sur toute son histoire future et ses réussites, puisque qu’il en tirera une profession à la Vie Française.

Ce dîner, se passant chez le supérieur de Charles Forestier, M. Walter, et sa femme Mme. Walter, est une première pour Bel Ami.

En effet, celui-ci se retrouve entouré de personnes dont il n’a pas l’habitude de fréquenter comme des directeurs, journalistes, rédacteur politiques ou encore poètes.

 Je trouve que l’ambiance du tableau reflète bien ce passage, le monde bourgeois et élégant du XIX ième siècle. On imagine bien ces dîners où des personnes importantes y sont conviés, les discussions de société abordées, les actualités, la politique, se mêlant à l’atmosphère mondaine de ces soirées.

Il y a aussi la façon dont sont habillés les personnages, les femmes avec leur belle robe blanche, les hommes si distingués, ces « hommes du monde », vêtus de costumes noir, de gants et de chapeau.

C’est ainsi donc que je mets en commun ce tableau, avec le dîner de M.Walter (chapitre 2), car je trouve qu’il fait penser aux constatations et descriptions que nous livre le narrateur de Bel Ami.

Charlotte Gaillard